TvTropes : Encyclopedia Fictiona

Vous pensez qu’il y a beaucoup de pages là-dedans? Un site peut en contenir encore plus

Il y a une encyclopédie pour tout : nature, histoire, physique, géographie. Tvtropes.com est celle de la fiction. Chaque composante de la narration est cataloguée, que ce soit :

  • les personnages,
  • les objets
  • les environnements,
  • les univers
  • les intrigues

Bien que le site se soit concentré sur la télévision à sa création, il inclut maintenant tous les types de médias, que ce soit des livres, des jeux vidéo ou une pièce de théâtre. C’est un wiki entretenu par les amateurs des différentes œuvres qui y sont listées. Malheureusement, le site est principalement en anglais, la version française laisse beacuoup à désirer.

Le site

Tous ceux qui connaissent Wikipédia se retrouveront facilement sur TvTropes : le site consiste principalement d’articles décrivant un sujet spécifique. Le texte des articles contient des hyperliens menant vers d’autres pages du site pour aider le lecteur à comprendre le sujet (par exemple, si l’article sur les chats décrit le chat comme étant un mammifère, « mammifère » serait un hyperlien vers la page des mammifères.) Cela permet, au fil des clics, de développer une vue globale du sujet, ou bien de perdre plusieurs heures alors qu’on perd de vue ce que l’on cherchait à l’origine. Les articles peuvent être divisés en trois catégories : les schémas, les œuvres et les personnages.

« Les schémas (« tropes » en anglais) sont les éléments récurrents et conventionnels communs aux œuvres de fiction : un auteur peut être à peu près sûr que son public les reconnaîtra. » (TvTropes, 2015) Par exemple, un personnage féminin qui devient extrêmement destructeur dès que ces enfants sont menacés suit le schéma « maman ours ». Si un élément est mentionné dans l’histoire et qu’il n’est utile que beaucoup plus tard, c’est un « fusil de Chekov ». Une forêt mystérieuse et remplie de créatures magiques suit le schéma du « Lost Woods ». À la fin de chaque article il y a une liste contenant une liste non-exhaustive (mais souvent excessivement longue) des œuvres qui utilisent le schéma. Le site catalogue aussi les œuvres et les personnages, décrivant les schémas qu’ils utilisent et les comparant à d’autres qui leur sont similaires.

Difficile de trouver un univers de fantasy sans une forêt magique ou deux
Difficile de trouver un univers de fantasy sans une forêt magique ou deux

À quoi ça sert ?

À part gaspiller des nombreuses heures à suivre une piste d’hyperliens qui passent du coq à l’âne, en quoi est-ce que le site est utile?

Le site est pratique pour décortiquer une œuvre ou un personnage dont tu prends inspiration. Les schémas sont comme les blocs de construction utilisés pour construire une œuvre et sur lesquels l’auteur peint pour créer une œuvre originale. En sachant quels blocs sont utilisés et comment ils sont assemblés, c’est plus facile de différencier les éléments intéressants des éléments superflus. C’est aussi un bon moyen de s’inspirer, en voyant toutes les routes utilisées par les auteurs qui nous précèdent. Il y a aussi plusieurs entrées sur les différents pièges qui guettent les auteurs inattentifs.

Schémas et clichés

Il faut faire attention à ne pas confondre schéma et cliché. Bien qu’un cliché suit un schéma, c’est la manière dont est présenté le cliché qui rend ce dernier ennuyant et prévisible. Pour reprendre un exemple vu précédemment, un personnage qui survit à une chute alors que son opposant assume sa mort est un cliché si commun qu’il devient presque enrageant. Si le personnage qui tombe meurt et revient en fantôme, le schéma serait suivi, en quelque sorte, mais ce ne serait pas un cliché, puisque le résultat est imprévu, mais logique.

Sur ce, je vous laisse explorer le site en toute tranquillité (faites attention à ne pas perdre trop de temps). Est-ce que vous avez un schéma que vous adorez ou détester ? Est-ce qu’il y en a un que vous avez hâte de pouvoir utiliser? Partagez dans les commentaires !

C’est reconnu qu’envoyer un lien de TvTropes, c’est faire perdre plusieurs heures à un internaute

Bibliographie

Fr / Page d’Accueil aka: Home Page. (2015, janvier 3). Consulté le 12 mars 2020, à l’adresse https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Fr/PageDAccueil?from=Fr.HomePage

Site utile 

Tvtropes.com

Est-ce que les anti-héros existent vraiment?

L’héros idéal est ennuyant: juste, vertueux, incorruptible et qui ne vit que pour servir le bien. Quelques défauts, une moralité un peu plus ambigüe et un objectif un peu plus égoïste peuvent donner un peu d’originalité à un personnage. Cependant, si l’auteur exagère, l’héros devient un anti-héro, ce qui veut dire… quoi exactement? Qu’est-ce qui fait d’un personnage un anti-héro? Overly Sarcastic Productions, une chaîne youtube qui couvre entre autres des conventions de la fiction, se penche sur la question dans la vidéo « Trope Talk: Antiheroes »

La définition d’un héro

À la base, un anti-héro est ce qu’un héro n’est pas. La vidéo commence avec le problème fondamental de cette définition: le terme « héro » change de signification selon le lieu et l’époque. Pour les grecs anciens, un héro était simplement quelqu’un de puissant ou qui accomplissait de grandes choses, peu importe la moralité. Désobéir aux règles injustes peut être considéré héroïque autant qu’une loyauté inconditionnelle. Un héro peut être un rebelle autant qu’un agent de l’ordre. Impossible donc de simplement faire un code du héro. L’animatrice de la vidéo prend pour exemple Anakin Skywalker, que vous connaissez probablement. Sa motivation principale, soit protéger les être qui lui sont chers peu importe le prix, est à la fois ce qui fait de lui un héro et ce qui ultimement précipite sa chute. Le même trait est à la fois héroïque et anti-héroïque, ce qui complique encore plus la situation.

Anakin Skywalker : à la fois héro et anti-héro
Combinaison entre héro et moins héro

Pour simplifier la chose, l’animatrice donne deux ensembles d’axes héroïques : méthodes et motivations, ainsi qu’attitudes et actions.Une combinaison d’une caractéristique héroïque avec une caractéristique non héroïque serait un bon indicateur d’un anti-héro. Par exemple :

-Action héroïque, attitude non héroïque : Se plaint constamment d’être obligé d’intervenir mais vient quand même en aide ou prend beaucoup trop de plaisir à tuer, même si c’est nécessaire. Peut aussi être un héro traumatisé par son passé, peu confiant en soi ou auto-destructeur

-Méthodes héroïques, motivations non héroïques : se concentre sur ses propres intérêts, mais avec une moralité décente (Catwoman), ou un héro classique motivé par la vengeance, ou des méchants avec un code d’honneur

Méthodes non héroïque, motivations héroïques : les justiciers qui n’hésitent pas à utiliser des méthodes brutales pour parvenir à leurs fins.

Actions non héroïques, attitude héroïque : ce coin-là est un peu plus étrange, c’est soit un méchant avec un code d’honneur strict ou quelqu’un qui cherche à faire le bien, mais est prêt à payer un prix beaucoup trop élevé pour arriver à ses objectifs.

Action non héroïques, attitude non héroïque : « anti-héros » des années 90, des parfaits salauds, mais pour une raison ou une autre, sont considérés comme des héros parce qu’ils sont au centre de l’histoire. Pas vraiment un héro.

Un idéal

Superman L’héroïsme peut aussi être vu dans une optique d’idéalisme. Dans ce cas, l’héro est ce que l’on aspire à devenir. Superman, par exemple, recherche la justice et fait preuve de compassion même envers ses ennemis. Il protège un monde qui lui est étranger, sans chercher à le contrôler. C’est l’héro idéal qui rentre parfaitement dans les normes sociales.

Un anti-héro serait donc un personnage qui a des traits indésirables, bizarres ou qui ne sont pas acceptés par la société (homosexuels, transsexuels), ce qui est souvent associés aux antagonistes. Il rejette souvent les traditions, les normes sociales, le système légal, ce qui les exclut de la société.

Conclusion

Après quinze minutes à essayer de définir ce qu’est un anti-héro, l’animatrice conclut paradoxalement que le terme est pratiquement inutilisable parce qu’il manque de caractéristiques précises et qu’il est appliqué dans beaucoup trop de situations différentes pour être une catégorie utile.

Opinion personnelle

J’ai beaucoup apprécié l’effort de recherche, la contextualisation ainsi que l’effort de catégoriser, mais je suis en désaccord sur certains points. Personnellement, je pense que l’attitude n’a rien à voir avec l’héroïsme d’un personnage. Ni d’ailleurs, la manière dont la société voit les caractéristiques plus inhabituelles ou jugées inacceptables. C’est probablement dû à la façon dont je vois l’héroïsme : pour moi, ce n’est pas autant le résultat final que le trajet qui compte. Autrement dit, ce n’est pas le fait d’être un idéal qui caractérise un héro, c’est la lutte pour être idéal. Peu importe les défauts, les motivations ou l’attitude, si un personnage s’efforce pour être vertueux, c’est un héro. Un anti-héro, par opposition, serait donc un personnage qui met peu ou pas d’effort à être vertueux, peu importe ses objectifs, ses motivations ou son attitude. La vertu est révélée bien plus par la manière dont un individu se comporte et sa conception de la moralité que par la manière dont la société le perçoit.

Référence :

Overly Sarcastic Productions, Trope talk : Antiheroes

L’originalité inintéressante

Pour créer une bonne histoire, on a tendance à penser que l’originalité est primordiale. Qu’il faut absolument éviter de faire comme les autres auteurs. C’est un piège. L’originalité est importante, mais ne se résume pas simplement à faire les choses différemment. Il faut que ces différences comptent. Pour illustrer mes propos, je vais utiliser « La Geste du sixième Royaume », un roman de fantasy écrit par Adrien Thomas. 

Un cliché est un élément narratif extrêmement commun dans un genre littéraire. Il permet de créer instantanément un sentiment de familiarité, puisque le lecteur le connait déjà. Les elfes, par exemple, sont le plus souvent représentés comme un peuple ancien, gracieux et parmi les plus habiles avec la magie. Pour être original, certains auteurs modifient un cliché qui apparait dans leur histoire. Les elfes dans « La Geste du sixième Royaume » ne ressemblent pas du tout au cliché typique de Tolkien. Après une sanglante révolution qui a décimé leur population, ils ont recours à l’inceste pour préserver la pureté des différentes familles nobles. Leurs descendants sont donc affligés de nombreux défauts dus à la consanguinité: ils sont laids, stupides et leur magie est faible. En soi, cette idée est pleine de potentiel. Le poids écrasant de la dynastie, la haine et la jalousie envers leurs ancêtres ainsi que la lutte pour contribuer de manière significative à l’effort de guerre sont tous des sujets intéressants. Un auteur pourrait développer ces thèmes pour les intégrer de manière unique à son univers. Cependant, les elfes de Thomas sont traités comme des figurants, leurs conflits et leurs tourments presque complètement ignorés. Leur passé, ce qui fait d’eux un peuple unique, n’a aucune importance dans la trame narrative. Au bout du compte, ils auraient pu être remplacé par une bande de druides humains et rien n’aurait changé. Évidemment, chaque élément dans une histoire n’a pas besoin de dix chapitres d’explication. Cependant, quand tous les éléments originaux sont superficiels, l’univers est beaucoup moins marquant. 

Young man falling down of a building in city center

 Cela va de même avec l’intrigue: un retournement original a besoin d’avoir de l’impact pour être apprécié. Tout le monde connaît le cliché du héros qui tombe du haut d’une falaise et qui est présumé mort. Au début de « la Geste du sixième Royaume », un des héros décide de surprendre son ennemie et de la tuer avant que cette dernière ne puisse devenir une menace. Comment? En la balançant par la fenêtre et déclarant : « Impossible qu’elle survive à cette chute! » Honnêtement, je me suis senti insulté. Il n’y a pas un lecteur âgé de plus de douze ans qui aurait cru que l’ennemie serait morte de cette chute. Pour être honnête, si le héros avait réussi son assassinat, j’aurais actuellement été surpris. Lorsque cette ennemie est revenue dans l’histoire, j’ai simplement pensé « Ah, la revoilà ». « Surprendre » le lecteur n’a aucun effet si la surprise n’a aucun choc 

Alors pourquoi pense-t-on qu’une œuvre originale est meilleure? Parce que l’originalité permet d’explorer différents thèmes, différents conflits, différents choix, à la manière unique de l’auteur. Dans une œuvre véritablement originale, aucun élément ne peut être remplacé par une version générique sans avoir un impact important dans l’histoire. C’est facile de créer un dragon à cinq bras, mais il ne sera marquant que s’il y a une raison profonde pour cette distinction. Il faut que l’élément original soit nécessaire pour l’histoire et soit exploré à sa juste valeur pour être vraiment intéressant. Les retournements inattendus ne sont importants que si on est investi dans l’intrigue et que le choc dirige l’histoire dans une nouvelle direction.  

Au bout du compte, il ne faut pas trop s’inquiéter de « l’originalité » d’une histoire. Les races, les évènements, les personnages et même parfois l’intrigue, ne sont que des outils pour exprimer les thèmes et les conflits qui dirigent la trame narrative. Un cliché exploré à fond reste plus intéressant qu’une originalité vide de sens. 

Avez-vous déjà vu le potentiel d’une idée originale être complètement gaspillé? Avez-vous envie de partager pourquoi une de vos idées originales contribue à votre univers narratif? N’hésitez pas à partager dans les commentaires! 

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